Itinéraire parcouru en vert
Le Costa Rica : 10 fois moins étendu que la France avec 4,6 millions d'habitants. Il est traversé longitudinalement par une chaîne de montagne, la Cordillère de Talamanca (3800m), ce qui complique les déplacements dans le pays.
Direction Bribri (village) où j'ai une adresse dans une communauté indigène Bribri. Un jeune homme de la région de Craon (Grégoire) est marié avec Marta, une femme Bribri. Il jouait avec mes enfants quand il était jeune. Ils vivent dans le sud Mayenne mais sont en vacance au Costa Rica en ce moment. J'ai envoyé un email pour les avertir de mon passage possible. A Bribri village, aucune adresse ne correspond et renseignements pris, la communauté se situe côté sud de la frontière avec le Panama et je me trouve côté nord. J'ai mal lu mes notes et été trompé par le village au nom de Bribri. Résultat, il me faut contourner toute la chaîne de montagne en passant par la capitale San José. Le côté positif est que cela me fait visiter le pays. Direction Buenos Aires (petite ville du Costa Rica), toujours par bus. Là, le village de Salitre (communauté Bribri) se trouve à 6 km dans la montagne, par une piste assez peu carrossable. C'est dimanche et je décide de partir à pied, chargé de mes deux sacs. Je découpe un carton trouvé sur la rue et y inscrit "Salitre" dans l'intention de faire du stop. La première voiture sera la bonne, et me voilà dans cette communauté faisant du porte à porte avec mon adresse. La famille est surprise car point de Grégoire et Marta, ils sont en visite de l'autre côté de la montagne..... d'où je viens !! Le téléphone fonctionne et nous voilà tous en communication. Je suis le bienvenu, un accueil plus que chaleureux - le vocabulaire nous manque. Une tante de Marta vient à la rescousse avec son anglais. Grégoire et Marta ne seront de retour que dans 3 jours et nous organisons mon séjour. Ce sera 4 jours inoubliables dans ce pays - je prends mes repas matin et soir dans la famille - marche beaucoup, 20 à 30 km par jour, pour visiter la région.
La communauté indigène Bribri - je n'avais aucune idée sur les personnes que j'allais trouver. Oubliez l'image des indigènes dans les tribus amazoniennes - les "Bribri", comme
beaucoup d'autres communautés indigènes au Costa Rica, sont peu différents de nous, ils vivent en village (communauté), sont éduqués comme nous le sommes, travaillent comme nous. Leur
particularité est de vivre en communauté pour préserver leur culture. Une communauté paisible au sens profond du terme. Les maisons sont ouvertes, tout le monde entre - aucune barrière. Les
enfants ont une grande liberté et les parents ne sont pas sur leur dos comme chez nous. Grégoire disait - ici, ce ne sont pas les parents qui cherchent leurs enfants, mais les enfants qui
cherchent leurs parents.
J'ai assisté à la fin de la messe du dimanche - mis à part les tôles en plafond, on se croirait à une messe en France.
Les maisons sont simples mais très propres, couvertes en tôles. Point besoin d'isolation - le froid ici on ne connaît pas. Une nourriture excellente, cuite au feu de bois.
L'espagnol me manque bien sûr, mais l'anglais de plusieurs jeunes du village permet d'échanger un peu, et je passerais une demi-journée bien remplie avec Grégoire et Marta avant de quitter ce milieu magique. Un grand merci à toute la famille de Marta pour cet accueil et l'ambiance si chaleureuse.
Une partie des hommes de la communauté travaille dans les plantations d'ananas entre Buenos Aires et Salitre - 12 000 ha. Avec cette dimension on ne parle plus de ferme mais de compagnie. A l'origine, elle était mexicaine, puis américaine, et maintenant la propriété de fonds arabiques - eh oui, il n'y a pas que le foot ! Les "tracteurs" sont soit des bulldozers, soit d'énormes engins à 8 roues motrices. Il est à souhaiter que l'on ne voit pas cela tout de suite en France - mais qui sait ! 100 % de la production est destinée à l'export, Etat Unis et Europe principalement. Le salaire d'un travailleur est d'environ 300 €.
L'ananas pousse à partir d'une bouture que l'on prélève sur les pieds juste après la récolte. Il est mis en place pour 3 ans, la première année la plante devient adulte et ensuite on
récolte un ananas la deuxième et troisième année.(voir photos de récolte) La récolte est échelonnée sur toute l'année avec une pointe pendant l'hiver (chez nous), avec un travail 7 j sur 7 et
au delà de la durée du jour. La surface est telle que l'appareil de traitement reste dans le champ du matin au soir, et est alimenté par des citernes de ravitaillement.(photos)
A bientôt pour la suite de mes aventures.
Bernard
Je vous ai quitté à mon départ de la communauté Bribri, près de Buenos Aires. Je me suis enfoncé ensuite dans les terres, un peu à l'aveuglette, et j'ai pris un bus pour Maiz - pas très éloigné sur ma carte. Sauf que la route indiquée se transforme en piste et j'arriverais de nuit après 3 heures de voyage. Le village me parait tout petit et quand je demande où je peux dormir, tout le monde se regarde. Je comprends très vite la situation et j'essaie dans un autre "boui-boui restaurant/commerce" - même regard, et en insistant ils me montrent une lumière à 100 m où je comprends qu'ils parlent anglais. Je commence à penser que pour la première fois je peux dormir dehors. J'insiste pour trouver ne serait-ce qu'un abri et la personne me propose une ancienne maison. Ce sera parfait - à leur grande surprise - et j'y resterais même 2 nuits, le temps de visiter la région à pied sur les pistes. Le deuxième soir, je me suis aperçu que je n'étais pas le seul locataire, un rat squattait le local, mais il était là avant moi et nous avons fait bon ménage.
Sur les pistes se croisent les attelages de bœufs, les cavaliers, les motos et les 4X4. C'est le terminus du bus car au delà il faut passer les rivières à gué - les piétons ont des
passerelles suspendues où il faut croire en la solidité. Les haricots rouges sèchent sur des bâches devant les maisons - les troupeaux de vaches sont perdus dans les hautes herbes - le paysage
est magnifique. Je quitte le village le surlendemain à 5 h 30 du matin et le bus se remplit progressivement avec des passagers qui vont faire leurs courses à Buenos Aires pour ne revenir qu'à la
nuit. C'est un beau tableau de la vie locale - les passagers sont en habits de sortie.
Départ pour Quepos, une ville côtière sur la côte pacifique. Là, c'est un tableau tout différent - une ville touristique envahie d'Américains - des gens sans-gêne, qui montrent le pouvoir de
leurs dollars. Je n'y resterais qu'une nuit - direction Pentarenas, un port plus au nord. J'y reste 2 nuits, le temps que la lessive sèche - eh oui, il y a l'aspect matériel à gérer dans les
longs voyages.
Direction Libéria où j'y resterais 2 nuits également, là, ce sera pour traiter un rhume avec toux que je traîne depuis 8 jours - les ventilateurs en plafond ne me valent rien et je devrais me protéger par la suite. Je repars pour le parc national de Vida Sylvestre - un parc où l'on se ballade dans la forêt primaire - un parcours assez difficile en raison de l'humidité et des dénivelés. Je n'ai pas forcément les meilleures chaussures pour cette balade. Les parcs nationaux sont très nombreux et sont l'un des attraits touristiques principaux du pays.
Les Costaricains et surtout les Costaricaines sont en surpoids et souvent dès l'âge de 20 ans. La mode étant de porter des vêtements très moulants, je ne peux pas dire que cela rend le meilleur effet ...... à mon goût !!!
Le téléphone portable est dans toutes les mains, des jeunes et des moins jeunes. Ce sont des pays qui ont sauté l'étape du téléphone fixe.
Les richesses du Costa Rica sont principalement de source agricole, bénéficiant d'un climat exceptionnel. Les principales productions sont la banane, l'ananas, le café, la canne à sucre, l'orange, les palmiers (huile de palme). Le pays en est fier, bien que la majorité des productions soit industrielle et la propriété de capitaux étrangers. Grâce à la bonne stabilité du pays, le tourisme se développe rapidement et représente également une rentrée de devises de plus en plus intéressantes.
Le passage du Costa Rica au Nicaragua sera un petit parcours du combattant. Mon espagnol me fait toujours défaut et j'ai du mal à comprendre la marche à suivre. Mon guide ne mentionne rien de tout cela et ma carte n'est pas assez détaillée. Il faut prendre le bateau pour 2 heures environ et rejoindre la ville de San Carlos. Mais, avec beaucoup d'anticipation et de la patience ça le fera quand même.
Le Nicaragua, où je suis actuellement, me replonge dans la pauvreté. C'est un peu dur dans ce sens, mais je suis ici pour découvrir, et ce sera pour le prochain billet.
A bientôt sur le net, et ......... surtout n'attrapez pas froid.