Coree du sud

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Corée 1     (23 avril 2014)

Bonjour à tous,
Me voilà reparti pour un périple de 7 semaines en Corée du sud, y compris sans doute un petit saut vers Taïwan. Le printemps a du retard par rapport à la France, mais la température me convient bien pour voyager - 8 à 20 degrés. Les activités agricoles n'ont pas débuté - seuls les cerisiers sont en fleurs et dieu sait si cet évènement est source de bonheur, ici comme au Japon. 

Toujours les mêmes difficultés, dans un pays où l'écriture est indéchiffrable, j'ai besoin d'aide pour acheter mon ticket de bus ou de train au distributeur. Pour l'instant, le plus marrant est dans les petits restaurants. Les repas sont souvent composés d'un bol principal entouré de 5 ou 6 coupelles de différents ingrédients - à part les algues et le riz, je ne sais pas vraiment ce que je mange. Et pour la commande, .... je me contente de répondre oui à ..... n'importe quelle proposition. Dans l'ensemble c'est plutôt bon, - juste un peu épicé.

La Corée du sud compte 50 millions d'habitants pour une superficie de 5 fois inférieure à la France. Si on prend en compte que le pays est composé à 70 % de montagnes, ça donne une idée de la concentration de la population dans les 30 % restants. Les terres agricoles sont bien sûr très réduites et la moindre parcelle est cultivée. L'agriculture s'apparente plus au maraîchage qu'à nos fermes de France. Les serres de culture sont partout - signe d'une agriculture très intensive. Je perçois deux mondes différents - la ville qui vit une vie "moderne", et le milieu rural où les méthodes de travail n'ont pas suivi la même évolution que le pays. 
Par trois fois je me suis retrouvé dans des situations un peu difficiles pour mon "vieux dos", - aucun siège dans l'hôtel ou chez l'habitant. C'est du "assi et couché" par terre. Les articulations des occidentaux sont plus habituées au confort du canapé.

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Corée 2  (27/04/2014)

Le Coréen roule coréen, - très peu de voitures étrangères sur les routes. Les constructeurs français ont des soucis à se faire. Il y a quand même peu de petits pays émergeants dans le monde avec une progression technologique aussi fulgurante que la Corée du sud. Le parc automobile rivalise avec les grands pays occidentaux, l'électronique Samsung inonde le monde, etc...

Le niveau des salaires mensuels atteint celui de la France, - grosse surprise de ma part. Mais........ le coût du travail est quand même bien différent si on prend en compte que la couverture sociale est nettement inférieure (peu de cotisation) et qu'ils travaillent entre 45 et 55 heures par semaine.
Le coût de la vie dans beaucoup de domaines est presque comparable à la France.

La topographie du pays avec toutes ces montagnes, fait que le nombre de tunnels et viaducs est impressionnant. On ne s'embête pas à contourner la montagne.
Une économie florissante - des constructions partout - un taux de croissance de 5 à 6 % (- de 1 % en France), et un taux de chômage de l'ordre de 4 %. Et pourtant ils se plaignent que c'est la crise aussi chez eux, - moins d'exportation : "c'était beaucoup mieux il y a quelques années".
Le pays est classé parmi les plus sécuritaires au monde - on voit très peu de policiers dans les rues. Les étalages sur le trottoir restent toute la nuit, juste recouverts d'une bâche (marchandises, fruits, etc), ..... Impensable en France. C'est dans leur culture, - un rêve pour nous. L'explication vient peut être qu'ils n'ont pas de minorité ethnique et très très peu d'étrangers, ce qui en fait un peuple homogène qui peut garder ses valeurs plus longtemps qu'en Europe où le brassage des populations est ancestrale. Cela ne m'empêche pas de garder la même vigilance que dans les autres pays, mais j'avoue que c'est plus agréable de voyager dans cette atmosphère.
Ballade en campagne après la visite d'un énième  village historique - 19 personnes dans un champ pour planter ??? (Je ne sais quoi), sous mini tunnel plastique. Je reste un quart d'heure avec eux. Peu de discussions, mais je m'intéresse à leurs plantations et à leur travail. Je continue ma marche et au retour, le champ est vide - c'est le repas de midi. 500 m plus loin, un homme m'arrête et me fait signe de venir manger - 13 personnes assises au sol dans une maison - un seul homme. Courbettes de bienvenue et me voilà au milieu de tout ce monde. Qu'est ce qu'on aimerait pouvoir échanger avec des mots dans ces moments - mais je dois me contenter de leur bonheur de recevoir un étranger. Après le repas, une partie des femmes s'allonge sur le sol pour une petite sieste. L'âge moyen est d'au moins 50 ans - aucun jeune dans le groupe.
Au moment de partir, je sais que si je demande de payer ils vont refuser. Alors discrètement je glisse un billet sous une soucoupe, et me voilà reparti - tout le monde a l'air ravi. J'ai à peine parcouru 500 m qu'un vélo me rattrape pour me rendre mon billet, ...... sans sourire !!! Aie, aie, aie, je me rappelle avoir lu que donner un pourboire à une personne qui vous rend un service pouvait être très mal perçu en Corée.
A bientôt pour d'autres nouvelles.
Bernard

Busan - Deuxième ville de Corée, sur la côte sud

Corée 3  (le 4/05/2014)

 Bonjour à tous,

Le sauna et le bain public restent dans les coutumes de la vie des Coréens - bien que maintenant tout le monde a sa propre salle de bain - ça reste un lieu de détente et de rencontre. Intéressant comme expérience. Tout le monde en tenue d'Adam - douche collective et shampoing obligatoire avant d'entrer dans le bain et ensuite dans le sauna. 3 bassins et 3 salles de sauna de températures différentes. On monte graduellement le corps en température en changeant de bassin ou de salle. Mais... ce sont des températures hors de nos champs habituels. Je n'ai pas pu aller bien loin, je me suis arrêté au bain intermédiaire : 52 degrés quand même. J'avais de la peine à respirer et la tête me tournait, et avec mes antécédents de péricardite, j'ai préféré en rester là. Autour des bains et saunas, tout est prévu pour la détente, salle de gym, séances de massage, jeux de société divers, salle de relaxation, et même un coiffeur. On y vient en fin de journée, souvent entre amis et on peut même y passer une partie de la nuit.

Pour terminer mon périple de Corée je choisis une île à l'extrême sud ouest : Jindo. J'arrive vers 13 h, je mange et je cherche un hôtel pour 2 nuits. Les hôtels sont pleins - bizarre !! - et, la communication est quasi impossible. Cinquième hôtel, complet également, mais il y a une discussion au sein de la famille. J'attends, et... revenez vers 17 h, - sous entendu une chambre va peut être se libérer. A 17 h, - désolé, c'est complet. Aïe, je me vois déjà reprendre le bus pour rejoindre une grande ville. La jeune fille de la famille m'explique avec son anglais que tous les hôtels ont été pris d'assaut par les familles des disparus du ferry qui a chaviré près de la côte. Des gymnases ont été réquisitionnés également, et elle me propose d'aller y dormir si je veux. Le tarif est d'environ 25 €, au bénéfice des familles des victimes. Quand je lui dis que je suis français, ça provoque à nouveau une discussion en famille, et... la mère propose que je dorme dans leur maison, au sol sur un tapis-matelas. Aucune hésitation de ma part, c'est oui tout de suite. Vers 20 h alors que je suis installé depuis à peine une heure, on vient me proposer un changement. Je dois faire échange avec la chambre de la grand-mère (78 ans - adorable) - impossible de refuser. Voir photos de la chambre. Elle m'a laissé sa chambre pour 2 nuits, telle qu'elle y vit, avec toutes ses petites affaires personnelles. Passeport français encore une fois magique.

Je prends un bus et m'arrête dans un village pour visiter une partie de l'île à pied. Beaucoup de véhicules sur cette petite route - police, ambulances, bus, taxi. Tous ces véhicules se dirigent vers le port. Arrivé sur place, le port est envahi de tentes blanches et de camions radio - c'est le point de rassemblement des familles en attente de nouvelles. Une superbe organisation. Le naufrage est à 1 h 30 de la côte. Des corps remontent à la surface chaque jour - 5/6 en moyenne. Dans quelques semaines le ferry devrait être retourné et tous les corps restant à l'intérieur libérés.La vie dans le sud m'a paru plus décontractée qu'au nord avec les tenues vestimentaires beaucoup plus libérées. 

De l'île de Jindo je remonte directement sur Séoul en traversant la partie ouest. C'est une partie un peu moins montagneuse avec une agriculture plus développée. J'arrive dans la capitale le samedi sans réserver d'hôtel. Ça finira par me jouer un mauvais tour - les Coréens sont en pleine célébration de Bouddha et tous les hôtels sont pleins. Après insistance, je dors dans la même chambre que le gérant du Guest House où j’ai séjourné en arrivant en Corée.

On ne peut pas dire que la Corée est un pays touristique tel qu'on le conçoit en Europe - ses principaux atouts sont les parcs naturels et les villages historiques. Je retiendrais leur accueil très chaleureux et un pays très organisé sur tous les plans.

Je quitte la Corée pour 2 semaines vers Taïwan - autre pays, autre culture - à découvrir !! Il me restera une semaine que je compte dépenser sur mon chemin du retour dans les Emirats Arabes Unis (Dubaï). Mais pour cela je dois arriver à faire modifier mon billet de retour pour lequel j'ai essuyé un refus par téléphone. La seule solution est de me pointer à l'aéroport au départ de l'avion et de négocier directement au comptoir... s'il y a un siège disponible ! J'ai déjà opéré cette démarche plusieurs fois dans le passé avec succès. Je croise les doigts. Sinon, je reviens en Corée pour une semaine.A bientôt pour d'autres nouvelles.Bernard

Corée 4

Si j'étais né en Corée je serais plus âgé aujourd'hui - les coréens naissent le jour de la conception, c'est à dire 9 mois plus tôt. Ils possèdent en fait deux dates de naissance, une nationale et une internationale pour le passeport (date de l'accouchement). J'ai oublié de demander si l'heure de naissance coréenne était inscrite sur le livret de famille !
La position de travail de la femme coréenne dans les champs est la plupart du temps accroupi - le centre de gravité très bas. Arrivée à un âge avancé elle marche comme un robot - le dos, le bassin et les hanches bloqués. Sa démarche est penchée en avant, souvent une main au niveau des reins, comme s'il y avait une souffrance à cet endroit. Le fait d'avancer une jambe l’oblige à tourner tout le corps. Sa démarche est un balancement permanent opposé à la jambe qui avance.
Femmes françaises, tenez vous droites.

Corée 5 (28/05/2014)
Après mon escapade de 2 semaines à Taïwan, me voilà revenu pour une semaine - mon billet de retour n'ayant pas pu être modifié pour les Emirats Arabes. Ce sera pour une autre fois.
Trouver quelque chose d'intéressant à visiter ?? 
J'opte pour la frontière avec la Corée du nord - une petite ville pointée sur ma carte (Yanggu) à une vingtaine de km de la frontière, et me voilà parti. La ville me parait beaucoup plus importante que ne mentionne ma carte, et je trouve un hôtel sans difficulté. 
Un Coréen en voiture m'interpelle dans la rue, .... par erreur, - il me prenait pour une autre personne. Il s'excuse et continue la discussion. Au bout de 3 mn : "on fait un barbecue, vous voulez venir avec nous ?". Me voilà embarqué pour .... je ne sais où !
Barbecue : un Coréen et 6 travailleurs venus de Russie et du Kazakhstan - beaucoup d'alcool mais une soirée sympa. Je reviens même à l'hôtel avec un vélo pour visiter les alentours.
Une ville en plein développement - des constructions partout - tout parait neuf. On dirait presque qu'ils veulent en montrer au nord.
Le lendemain - départ pour la frontière en bus, qui me dépose devant un grand bâtiment officiel. Je sais seulement que je dois remplir quelques papiers et que j'ai besoin de mon passeport, mais j'ignore tout du déroulement des visites. "Votre numéro de véhicule ? ", - "mais je n'ai pas de voiture, je suis venu en bus madame". Aïe ! - tout le monde se regarde ! Je sens qu'il y a un problème mais je laisse faire - c'est souvent mon attitude. Deux vieux messieurs qui remplissaient leurs papiers en même temps finissent par proposer de me prendre en charge dans leur véhicule. Et me voilà parti pour un point d'observation à environ 15 km au sommet d'une montagne. Deux clôtures encadrent une zone démilitarisée, truffée de mines, de 2 km de largeur. Très peu à découvrir de l'autre côté - montagnes, forêts, quelques maisons au loin - c'est plus un pèlerinage sur l'histoire qu'une découverte du nord. Puis visite du mémorial de la guerre de Corée et d'un des 4 tunnels creusés par les nord coréens pour envahir le sud par surprise. Au retour, mes hôtes s'arrêtent dans un restaurant - grillades au milieu de la table - je découvre comment manger à la mode coréenne. Les morceaux de viande font 2 à 3 fois la main sur 5 mm d'épaisseur. Une fois cuits l'un de nous les découpe aux ciseaux en morceaux de 3 cm X 4 cm environ, on prend une feuille de salade dans la main dans laquelle on y place un morceau de viande et quelques herbes, on roule le tout et hop... dans la bouche.
Je voulais payer l'addition à la fin mais j'ai bien été prié de rester à ma place.
Toutes ces situations me confortent pour continuer à ne pas trop organiser mes itinéraires, de laisser une large part à l'imprévu, à la découverte. Cela occasionne souvent les meilleures rencontres. Il faut bien sûr être prêt à galérer par moment.
Ici, c'est la mode des lunettes pour les jeunes. La plupart porte des lunettes à verres neutres - de grosses montures noires et rondes. Pourquoi pas - on a bien les piercings chez nous.
En Corée il est rare de voir des chiens errants, - c'est interdit par la loi - et ce n'est pas pour déplaire aux voyageurs.
Je profite, avant de quitter le pays, pour ramener une paire de lunettes à verres progressifs - 170 € contre 4 à 500 € en France.
Je décolle demain pour Paris - Au plaisir de vous retrouver.