Itinéraire en pointillés blancs
Me voilà à nouveau reparti sur les routes du monde, et cette fois-ci en direction de
l'Équateur. 15 millions d'habitants, à 95 % catholiques, sur un territoire correspondant à la moitié de la France. Une diversité de population très importante, avec de nombreuses communautés
indigènes.
Une économie qui décolle depuis une dizaine d'années, avec une croissance de 6 % (France 1
% ). L'Équateur possède la troisième réserve de pétrole d'Amérique du sud, ...ça aide. Mais,... paradoxalement le pays importe du pétrole. Et c'est le cas de nombreux pays pétroliers en voie de
développement, ils ont du pétrole mais pas les raffineries. Cette situation minimise considérablement le profit.
Le dollar américain comme monnaie nationale. C'est un avantage du point de vue commercial,
avec une devise reconnue et stable. Mais en contre-partie le pays est dépendant de la politique économique américaine, et se prive de la possibilité de jouer sur sa prope économie avec la planche
à billets.
Je passe deux jours à Quito, la capitale, le temps de prendre "la température " du pays.
Beaucoup de marche comme d'habitude, - dur, dur, - nous sommes à 2700 m - une très forte pollution - et l'organisme n'est pas habitué.
Ensuite, direction vers le Nord en direction de Cayambe, la capitale de la rose, -
exactement sur la ligne de l'équateur. Il paraît que les roses poussent plus droites à la latitude zéro !
La culture a lieu sous serres, - des milliers d'hectares. Toutes les plantations sont
gardées, personne n'entre. On ne voit rien de l'extérieur - des clôtures jusqu'à 4m. Deux jours pour qu'une porte s'ouvre enfin. En général, seuls les acheteurs potentiels sont autorisés à
visiter. Mon "guide" parle anglais et je n'ai aucune restriction. Ici l'altitude - environ 3000m - est un atout de qualité. Plus on monte en altitude et plus la végétation est
ralentie. En contre-partie la tige est plus ferme et la fleur s'épanouit plus lentement une fois coupée. Elle tient jusqu'à 15 jours en vase ( ! ). Il s'écoule 80 à 100 jours entre 2 roses sur la
même tige de départ. Les roses sont coupées dans la matinée et s'envolent dans la nuit pour le monde entier. Le coût du transport représente entre 40 et 60 % du prix de la rose, ... oubliez
le bilan carbone !
La demande est beaucoup plus importante au moment des "fêtes" et spécialement à la St
Valentin où les équipes de cueillette se relaient 24h/24h pendant 3 semaines. La production ne subit pas les saisons ici. Chaque pays à ses préférences de couleurs et ses exigences, - la Russie
veut des tiges de plus d'un mètre.
Un point négatif que je n'ai pas abordé, par respect pour mes hôtes, - c'est le problème
de santé des travailleurs du aux traitements pesticides. Passé 20 ans de travail dans les serres, beaucoup ne sont plus aptes à travailler.
Otavalo, - à une heure de bus vers le Nord de Cayambe, - un marché aux bestiaux
à 6 h du matin. C'est un plongeon dans l'Équateur profond. La description en photos.
Je marche ensuite pour découvrir la vie dans les villages. C'est samedi, et j'ai la chance de tomber sur une fête "costumée" à la sortie d'une église. Je ne comprends pas vraiment de quoi il s'agit, personne ne se distingue par la tenue vestimentaire. La traduction qu'un jeune m'écrit sur mon téléphone ne m' éclaire pas plus. C'est seulement quand je montre au responsable de mon hôtel les photos et le petit film de danse devant l'église que j'apprends qu'il s'agissait d'un mariage. Dommage, j'aurais pu rester pour découvrir la suite de la cérémonie.
prochainement : Petit film de danse de la famille devant l'église
Tulcan - une ville à la frontière de la Colombie. Le cimetière est un lieu touristique
pour la taille exceptionnelle de ses cyprès, de la sculpture sur les arbres, - de vraies statues. On pourrait parler aussi d'HLM pour défunts, avec des casiers numérotés. (voir
photos)
Dans les restaurants de rue on y mange avec les doigts.
Passage de la frontière Colombienne. La Colombie est nettement plus vaste, 2 fois la
France pour 50 millions d'habitants, - et, curieusement la vie y est moins chère qu'en Équateur. J'y séjourne 5 jours, et monte jusqu'à Popayan, histoire de prendre le pouls de ce pays, - mais ma
destination principale reste l'Équateur.
Visite d'une petite région autour de Silvia, à 2 heures de bus de Popayan, où vit l'ethnie
Guambiano, considérée comme la plus traditionnelle de Colombie. Les femmes sont vêtues de jupes noires, capes bleues et chapeaux melon - les hommes en jupes bleues, capes noires et chapeaux
melon. Les enfants portent le même type de tenue à l'école. Ils détestent être pris en photo. J'en ai malgré tout, grâce à un petit système maison - mon IPad dans une pochette de mon gilet
multipoche, - une boutonnière pour l'objectif - et la photo déclenchée par bluetooth.
Contrairement à ce que l'on peut penser de France, la Colombie est aujourd'hui aussi sûre
que les autres pays qui l'entourent et le tourisme se développe à grands pas.
Retour en Équateur par le même passage et direction San Lorenzo, à l'extrême Nord Ouest.
Zone isolée - une seule route qui serpente dans les forêts montagneuses. Changement de climat, - les températures jusque là de 10 à 15 degrés me convenaient bien - ici une chaleur moite de plus
de 30 degrés. Changement aussi de population et de culture - les afro-équatoriens dominent - on se croirait presqu'en Afrique. La pauvreté se ressent, et la zone a mauvaise réputation. Je n'ai
pas vraiment d'appréhension et je marche tout l'après midi dans tous les quartiers. Aucun touriste rencontré. Le soir, au restaurant, l'échange avec un colombien qui travaille ici me persuade de
ne pas séjourner trop longtemps. Il a un téléphone dans chaque poche et m'explique que par sécurité il n'utilise que le basique dans la rue. Mes marches habituelles sur les pistes de la brousse
seront pour une autre région.
Direction Borbon, un petit port sur le Rio Santiago, à une heure de bus vers le sud. De
là, je m'enfonce dans la forêt - une heure de pirogue - pour un petit village isolé, Playa de Oro. 300 habitants, une vie nonchalante - en une demi heure j'ai fait le tour du village. J'aurais
aimé m'enfoncer dans la forêt mais il n'y a pas vraiment de sentier, la barrière de la langue est bien présente, et sans guide c'est trop dangereux, - serpents et tigres en particulier. J'y
séjourne une nuit dans un bungalow et retour en pirogue sur la terre ferme.
Équateur 3
Une sépulture en chemin. Nous sommes montés sur les tombes pour la cérémonie au cimetière. Beaucoup de musique. Le cercueil est ouvert une dernière fois dans le cimetière avant la mise en
terre.
Descente tranquillement vers le sud par la partie Ouest, beaucoup plus plate. Plantations de bananes, d'ananas, de palmiers à huile, cacaoyers. Quelques rizières où le riz est encore planté à la
main. Pour la plupart ce sont des cultures industrielles, les "petits paysans" semblent cantonnés aux terrains accidentés ou en lisière des forêts.
Beaucoup de "lagunes" en bord de mer - des immenses surfaces consacrées à l'élevage de crevettes.
Une partie du pays avec un peu moins de découverte.
La nourriture n'est pas très variée. Les légumes me manquent un peu - et je ne peux pas compenser avec les fruits - partout en abondance dans ce pays, - mon allergie au fructose me limite.
Un baptême collectif dans la cathédrale de Guayaquil. Plus de 50 enfants - de quelques mois à 2-3 ans ( ! ) s'alignent dans l'allée centrale et le prêtre passe, - une petite croix sur la poitrine
pour chaque. Pas plus de 5 secondes par enfant. Comme la plupart des pays d'Amérique du Sud, l'Équateur est un pays très pratiquant, - j'ai l'impression qu'il y a des messes en permanence.
Passage au Pérou à Huaquillas, côte ouest. A 30 km, passé la frontière c'est déjà un nouveau film (tableau), - plus pauvre mais très animé - ça grouille de partout. Tumbes est le royaume de la
moto taxi à 3 roues. J'en profite pour faire un arrêt lessive complète. Eh oui, ça fait partie des taches pour les voyageurs au long cours.
Le nord Ouest est une région désertique et montagneuse. Les transports sont longs, pénibles, et assez dangereux - beaucoup de ravins. De très belles vallées,....mais au prix de beaucoup de
fatigue.
Près de Chachapoyas, j'accompagne un Belge pendant une journée pour la recherche d'un terrain à acheter en vue d'y construire un hôtel. La vallée est magnifique, mais les meilleurs terrains sont
déjà achetés par les "richards" de Lima. Intéressante journée avec beaucoup de rencontres, - du concret - le business est le même dans tous les pays.
Retour en Équateur après 8 jours au Pérou.
Passage d'un mini poste frontière au bout d'une piste, - des douaniers tout juste équipés d'ordinateur - et de l'autre côté, un bus en bois attend pour 5 heures de piste poussiéreuse, - c'est le
quotidien des locaux dans cette mini vallée. Je remonte sur Quito par l'Est en évitant les grands axes. Assez peu de découvertes, - mais il faut relativiser, comme c'est souvent le cas dans mes
voyages, les choses peuvent être magnifiques, mais déjà vues ou vécues.